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Cloture — Cycle 70ème anniversaire de la libération

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Informations

  • Concert
  • 20 août 2014 Tauves
  • 21h Eglise Notre-Dame

Artistes

Le duo « Why Note »

  • Pierre-Olivier QUEYRAS, violon
  • Véronique MARIN-QUEYRAS, violoncelle

Et Nathalie YERAMIAN, piano

Œuvres de

Ravel, Schubert, Schulhoff, Chostakovitch.

Programme

Libération et réconciliation

Un concert tout à fait ancré dans notre histoire, dédié à la commémoration de la Libération et tous les événements tragiques comme heureux liés à cette période. Car Millesources & Dordogne, c’est aussi cela : un lien profond avec l’histoire du Massif Central, de part et d’autre de la rivière Dordogne. On sait combien le Massif Central a été une terre de Résistance et le festival se devait de le saluer en musique. Il fallait un concert sur mesure, un concert à même de traduire tous les aspects de la question, depuis les heures graves, les messages d’espoir, puis la liberté, mais aussi la gaieté, sans oublier la réconciliation. Erwin Schulhoff et bien sûr Dimitri Chostakovitch paraissent incontournables. Ainsi seront joué par la formation Why Note, le Duo pour violon et violoncelle du premier compositeur et le Deuxième trio, pour violon, violoncelle et piano du second. Puis pour ne pas cantonner l’Allemagne à ses sombres heures nazies et évoquer la culture germanique sous un angle plus universel, Schubert sera à l’honneur, avec la sonate Arpeggione.

Détail

  • Maurice RAVEL — Kaddish.
  • Franz SCHUBERT — Sonate pour arpeggione et piano (D.821).
  • Erwin SCHULHOFF — Duo pour violon et violoncelle.
  • Dimitri CHOSTAKOVITCH — Trio pour piano et cordes n°2 en mi mineur opus 67.
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A propos d’Erwin Schulhoff (1894–1942)

En 1931, il rejoint le « Front de gauche » tchécoslovaque et participe à une troupe de théâtre de travailleurs. La même année, il crée, son oratorio jazz H. M. S. Royal Oaks. Son ballet, La Somnanbule, est présenté à Oxford, dans le cadre du Festival de la Société internationale de musique contemporaine. En 1932, il met le Manifeste du Parti communiste de Karl Marx et Friedrich Engels en musique, inaugurant une nouvelle manière monumentale, avec des recherches de projections de son, et de déambulation du public. En 1933, il est délégué lors d’une rencontre de théâtres ouvriers en Union Soviétique. Il donne des concerts à Moscou et à Leningrad. Sa présence est interdite sur le territoire allemand. Son opéra Flammen, dont la création est prévue à Berlin, est retiré de l’affiche pour des raisons racistes et politiques, et son enthousiasme pour le jazz et son engagement pour le réalisme socialiste, le marginalisent. Suite à l’exposition nazie de Düsseldorf, sur l’art dégénéré, inaugurée le 22 mai 1938, Erwin Schulhoff figure sur la liste des artistes stigmatisés. Après l’occupation de la Tchécoslovaquie par les troupes allemandes en 1938 et 1939, il ne peut plus travailler légalement. Il fait un séjour en Union Soviétique. Secrètement, sous des pseudonymes, il travaille au sein de l’ensemble de Jazz, Jaroslav Jezeks au théâtre d’avant-garde Befreiten Theater de Prague, travaille comme pianiste pour à la radio d’Ostrava, ou à la radio de Brno, comme pianiste de jazz. Il arrange des chants populaires, et prend part aux activités du Arbeitertheater (Théâtre des travailleurs). Il pense gagner la Grande-Bretagne, la France ou les États-Unis, mais il choisit l’Union Soviétique. Il obtient la nationalité soviétique, pour lui son épouse et son fils en avril 1941, et son, visa d’émigration le 13 juin. Mais à la déclaration de guerre, et l’invasion de l’Union Soviétique par l’armée allemande, le 22 juin, rendent ce projet impossible. Il est arrêté le 23 juin comme ressortissant soviétique, et déporté au camp de concentration de Wülzburg, près de Weißenburg en Bavière, où il meurt de tuberculose le 18 août 1942, alors qu’il travaille encore à ses septième et huitième symphonies, Eroica et Heldensymphonie, sur des textes de Marx, Lénine et Staline.

Son père est déporté au camp de concentration de Theresienstadt (ouvert en novembre 1941), où il meurt en 1942. Edwin SHULHOFF connut un succès immédiat de son vivant. Son style marque une réelle transition entre musique moderne et musique contemporaine. Enfant prodige, il est très tôt remarqué par Antonin Dvorak. Il fera de nombreux concerts et jouera pour des journaux musicaux ainsi que pour la radio. Il apprécie particulièrement le jazz. Juif, homosexuel, communiste et avant-gardiste, Erwin Schulhoff se trouve très vite dans la ligne de mire des nazis. Il est déporté à Wülzburg où il continue de composer. Il composera alors quelques pièces pour piano ainsi que sa huitième symphonie, Heldensymphonie, sur des textes de Marx, Lénine et Staline et mourra dans ce même camp en 1942. Son style marque une sortie du romantisme par son goût de l’atonalité, du surréalisme, des musiques populaires et anciennes

A propos du trio en mi mineur de CHOSTAKOVITCH - 1944

Ce second trio de Chostakovitch est une œuvre composée en 1944, soit vingt ans après son premier trio. Il est en forme d’élégie, dans la tradition de Rachmaninov et de Tchaikovski, et dédié à Ivan I. Sollertinsky un ami du compositeur, mort en février 1944. Son caractère sombre se remarque surtout dans les premier (un fugato funèbre suivi d’un moderato) et troisième mouvements (une chaconne où le piano, jouant immuablement une succession de huit accords, soutient une sorte de lamento aux deux autres instruments). Les mouvements pairs, un scherzo et le final sont plus incisifs, violents. On remarque la présence, dans ce même final d’un thème issu de la tradition juive, en opposition absolue avec les normes musicales du gouvernement stalinien : une forme de résistance du compositeur face au pouvoir en place.

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