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François Dumont — Mozart dans tous ses états

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Informations

  • Résidence
  • 22 décembre 2016 TAUVES
  • 15h MasterClass de François Dumont (La Bascule)
  • Concert salle La Bascule à 20h30

Artistes

François Dumont

Œuvres de

Wolfgang Amadeus Mozart

Programme

La résidence s’articule autour du travail de ces deux grands concertos pour piano de Wolfgang Amadeus Mozart. Le travail de répétitions se fera sur place à la Salle La Bascule du lundi 19 au jeudi 22 décembre. Une douzaine de musiciens, instrumentistes à cordes et à vents, travailleront autour de deux chefs d’œuvres, sous la direction musicale du pianiste concertiste François Dumont.

  • Le concerto n°12 K. 414 en la Majeur Trois mouvements : Allegro / Andante / Allegretto.
  • Le concerto n°9 K. 271 en mi bémol Majeur dit « le jeune homme » Trois mouvements : Allegro / Andantino / Rondo
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Ce doublé de concertos pour pianos séduisants et soigneusement élaborés date respectivement de 1777, composé à Salzbourg pour le mi bémol Majeur et de 1782, parmi les premières œuvres du genre composée par Mozart après avoir quitté Salzbourg pour Vienne, afin de poursuivre une carrière d’artiste indépendant. Les sections dédiées aux bois n’étant pas structurellement essentielles dans ces concertos, Mozart lui-même a autorisé des interprétations des pièces « a quattro », par un pianiste avec accompagnement de quatuor à cordes. La perte au niveau de la masse sonore est contrebalancée par un gain en nuances et ces pièces sont transmises de façon très efficace dans un contexte plus intime de musique de chambre. La version que nous avons choisi de livrer au public comportera les vents, au nombre de quatre également, qui apportent la clarté et la couleur dans un équilibre délicat.

Le k. 271

Le premier des deux concertos, K. 271, est connu sous le nom du Concerto « Jeune homme » car Mozart l’aurait écrit pour une pianiste française de passage à Salzbourg portant ce nom de famille, dont l’identité resta longtemps un mystère pour les spécialistes de l’histoire de la musique. Récemment le musicologue Michael Lorenz a suggéré que cette pianiste était en fait Louise Victoire Jenamy (1749–1812), une fille de Jean-Georges Noverre, lui-même danseur connu et l’un des meilleurs amis de Mozart. Oeuvre d’un jeune homme de vingt et un ans, ce concerto au surnom énigma­tique marque le passage de Mozart à un autre langage, infiniment plus personnel. Aux interprètes d’en faire vivre toute l’émotion. Alors qu’il est aujourd’hui parmi les plus populaire du répertoire mozartien, le Concerto n° 9 en mi bémol majeur K. 271 «  Jeune­homme «  fut longtemps ignoré par les pianistes, qui lui préféraient les « grandes » œuvres tardives, plus proches sans doute de la sensibilité romantique. Le premier mouvement s’ouvre, de manière inhabituelle pour l’époque par l’intervention du pianiste, anticipant les concertos n°4 et n°5 de Beethoven. Comme le note Girdlestone en 1964, cette rupture avec les conventions ne s’arrête pas à cette entrée en solo mais continue dans le style du dialogue entre le piano et l’orchestre dans le reste du mouvement. Le second mouvement est écrit en mode mineur, un procédé que Mozart n’utilisa que dans cinq concertos pour pianos. Le troisième mouvement qui s’ouvre par un solo du piano est de forme rondo à grande échelle. Il est interrompu de manière surprenante par une partie en menuet lent. L’œuvre se termine dans son tempo d’origine.

Le k. 414

L’Andante du K. 414 est particulièrement marquant, avec son sublime thème principal, rappelant un hymne, qui semble une citation de l’ouverture de Johann Christian Bach pour la reprise de l’opéra de Baldassare Galuppi La calamità dei cuori (La calamité de l’amour). J.C. Bach s’était L’Andante du K. 414 est particulièrement marquant, avec son sublime thème principal, rappelant un hymne, qui semble une citation de l’ouverture de Johann Christian Bach pour la reprise de l’opéra de Baldassare Galuppi La calamità dei cuori (La calamité de l’amour). J.C. Bach s’était déjà lié d’amitié avec la famille Mozart lors de son séjour à Londres en 1764, alors que Wolfgang avait huit ans; plusieurs années plus tard, vers 1770, le jeune Mozart réalisait des transcriptions de trois des sonates pour clavier de J.C. Bach, les transformant en concertos K. 107. En plus de concevoir des ritournelles orchestrales dans ces relectures, Mozart ajoutait ou retranchait parfois des passages de ses modèles, dans une volonté d’atteindre les proportions générales de ses concertos ultérieurs. Les bases de l’approche compositionnelle du concerto chez Mozart peuvent donc être retracées à cette façon dont il modifie la sonate, genre associé à une interprétation en privé, pour la transformer en l’étalage plus public du concerto, dans lequel il exerce le rôle de virtuose. Dans ce contexte, nous pouvons supposer que l’allusion de Mozart à J.C. Bach dans le K. 414 se veut un hommage senti au maitre émérite, mort peu de temps auparavant, en janvier 1782. Les deux premiers mouvements du Concerto K. 414 sont thématiquement liés et le prolongement de la ritournelle orchestrale de l’Andante à partir de la mesure 9 rappelle le début du thème principal du premier mouvement du K. 414, avec sa montée par tierces de l’accord de la majeur, suivie d’une descente en mouvement conjoint. Divers thèmes de ce charmant concerto reprennent ce motif descendant. Dans le charmant finale, Allegretto, le motif caractéristique descendant par mouvement conjoint des mouvements précédents se trouve équilibré par une impulsion mélodique ascendante.

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