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Johannes BRAHMS (1833–1897) — Sonate pour clarinette et piano op.120 n°1 en fa mineur (1894)
Les deux sonates op.120 sont les dernières œuvres de musique de chambre du compositeur. Sa collaboration avec le prodigieux clarinettiste Richard Mühlfeld lui permet de pousser toujours plus loin l’exploitation des possibilités de l’instrument, couplée avec la perfection formelle et l’aisance mélodique qui caractérisent les dernières années de sa production. Pour Claude Rostand, ce sont des œuvres « écrites pour soi, comme les feuillets d’un journal intime » dont la poésie a rarement été égalée. Durée d’exécution : environ vingt-trois minutes.
Ludwig van BEETHOVEN (1776–1827)— Trio pour violon, violoncelle et piano op.1 n°3 en do mineur (1795)
Le troisième trio avec piano est assurément l’une des meilleures œuvres de jeunesse de Beethoven, dont la maîtrise formelle et la maturité sont déjà impressionnantes. Un Allegro con brio ténébreux annonce déjà le caractère pathétique et le sens du drame de la cinquième symphonie, puis un Andante cantabile con variazone en mi bémol majeur introduit le monde du lied. Le Menuetto quasi allegro (en do mineur), avec ses brusques changements d’humeur, préfigure les grands scherzos beethovéniens tandis que son trio, en ut majeur, se veut plus charmeur bien que capricieux. Le Prestissimo tourbillonnant s’achève par une coda plus énigmatique.
Wolfgang Amadeus MOZART (1756–1791) — Sonate pour violon et piano K.379 en sol majeur (1781)
C’est après avoir quitté Salzburg à jamais, et au moment du rejet de son protecteur abhorré, l’archevêque Colloredo, que Mozart composa une série de quatre sonates pour violon et piano dont celle en sol majeur est la dernière. Devenu le premier musicien créateur indépendant, Mozart insuffle un vent nouveau de liberté dans ses compositions. La sonate K.379 est formellement assez insolite : une grande introduction lente (Adagio) en sol majeur se termine sur un accord de dominante, et s’enchaîne avec un tumultueux Allegro en sol mineur. C’est un paisible thème et cinq variations, Andantino cantabile, qui clôturent cette œuvre d’une grande inventivité.
Wolfgang Amadeus MOZART — Quintette pour clarinette et cordes K.581 en la majeur (1789)
Alors que la clarinette naissait au début du siècle, Mozart lui donne enfin ses lettres de noblesse avec ce quintette, grâce à la complicité d’Anton Stadler, le grand clarinettiste de l’époque. Mozart disait de cet instrument que c’était celui qui se rapprochait le plus de la voix, c’eût été un comble pour ce grand compositeur d’opéra de ne pas l’exploiter et le faire briller ! Par ailleurs, la clarinette devint rapidement l’instrument par excellence de la fraternité maçonnique à laquelle Mozart s’affilia dès 1784, et c’est ainsi que, pour des raisons musicales ou extra-musicales, la clarinette acquit une signification très particulière pour le compositeur, si bien que c’est sans doute l’instrument qu’on lui associe le plus étroitement aujourd’hui.
