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François Dumont — Estampes, poésie et tableaux

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Informations

  • Résidence
  • 22.08.2019 Neuvic
  • 21h ‬Eglise Saint-Etienne

Artistes

François Dumont

Œuvres de

Debussy, Ravel, Moussorgsky

Programme

Claude Debussy — Estampes

  • Pagodes
  • La soirée dans Grenade
  • Jardins sous la pluie

Maurice Ravel — Gaspard de la nuit

  • Ondine
  • Le gibet
  • Scarbo

Entracte

Modest Moussorsky — Les Tableaux d’une exposition

  • Promenade 1 / I. Gnomus
  • Promenade 2 / II. Le vieux château

Promenade 3

  • III. Les tuileries
  • IV. Bydlo

Promenade 4

  • V. Ballet des poussins dans leur coque
  • VI. Samuel Goldenberg et Schmuyle
  • VII. Le marché de Limoges
  • VIII. Catacombe
  • Cum mortuis in lingua mortua
  • IX. La cabane sur des pattes de poule
  • X. La grande porte de Kiev
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Les Estampes de Claude Debussy

Avec ce triptyque, Debussy compose, en 1903, sa première grande œuvre pour le piano, dans laquelle il adapte les principes déjà dégagés pour l’orchestre (Prélude à l’après midi d’un faune) et la scène (Pelléas et Mélisande), des images, qui forment une « sorte de galerie de visions interrompues » (Vladimir Jankelevitch). Avec « Pagodes », nous plongeons dans un orientalisme dont le musicien était fasciné après l’avoir découvert aux Expositions universelles de 1889 et de 1900, en particulier le son du gamelan balinais. « La soirée dans Grenade », témoin de cette autre fascination des musiciens français pour l’Espagne, impose une autre vision, arabo-andalouse cette fois, avec son délicat balancement qui participe de l’envoûtement procuré par cette musique aux rythmes de habanera. Avec « Jardins sous la pluie », on franchit une étape dans l’art de sculpter l’insaisissable, des jeux d’eau si chers à nos compositeurs français Debussy comme Ravel. Ici, les citations des deux comptines s’entremêle dans ce fascinant morceau, ‘’Dodo, dodo, l’enfant dort’’ et ‘’Nous n’irons plus au bois’’.

Gaspard de la nuit de Maurice Ravel

Pour les amateurs de littérature, Gaspard de la Nuit évoque le célèbre ouvrage d’Aloysius Bertrand, poète romantique, précurseur du poème en prose. Le recueil convoque les mythes et légendes médiévales, évoquées à travers un prisme romantique pur, dans une atmosphère fantastique, à la limite du gothique. Fort du succès de cet ouvrage, Aloysius Bertrand devint une source d’inspiration pour les artistes dans leur propre domaine : en musique, ce sera Ravel qui eut la bonne idée de transcrire trois poèmes en une suite pour piano. Ecoutez donc « Ondine », qui évoque la légendaire nymphe des eaux qui séduit le voyageur et l’invite à visiter son domaine au fond de la rivière : Ravel chatouille l’ouïe et l’imagination de son auditeur avec un flot de notes aiguës évoquant les perles d’eau qui ruissellent dans le vaste domaine de la nymphe. C’est donc sans autre forme de procès que Ravel nous plonge dans un autre monde, le sien, à la fois mystérieux et magique, et fait errer l’esprit de l’auditeur… Mais, pour que ce dernier puisse effectivement plonger dans l’illusion du monde fantasmagorique, encore fallût-il que le pianiste soit techniquement irréprochable : en effet, Gaspard de la Nuit fait partie des pièces les plus difficiles au piano !

Les Tableaux d’une exposition de Modest Moussorgski.

A la mort du peintre et architecte Viktor Hartmann en 1873, ami de Moussorgski, on organisa à Saint-Pétersbourg une exposition regroupant plus de quatre cents de ses dessins, tableaux et maquettes. Moussorgski, en visitant cette exposition, eut un élan d’inspiration et composa en 3 semaines (été 1974) un cycle pour piano seul. Cette partition inventive et fascinante reste cependant assez méconnue dans sa version pour piano seul. C’est la version orchestrale réalisée par Maurice Ravel qui rendit cette œuvre populaire auprès du grand public. La construction de l’œuvre est très originale : la description des tableaux est entrecoupée de Promenades qui représentent le déplacement du visiteur entre les tableaux. Ces Promenades sont construites sur un même thème mais ne se répètent jamais à l’identique : chaque Promenade a un caractère différent comme si le visiteur changeait d’humeur en fonction des tableaux qu’il a contemplés. Les Tableaux d’une exposition (1874) figurent parmi les chefs-d’œuvre du répertoire pianistique. Par un amusant paradoxe, cette version originelle au piano, mesurée à la scintillante orchestration due à Ravel, en retrouve toute sa force évocatrice. C’est en visitant la dernière exposition de son ami le peintre Victor Hartmann que Moussorgski eut l’idée de cette suite pour piano. Le visuel rejoint l’imaginaire qui impose des instantanés d’une vie étonnante. Ainsi de « Il Vecchio Castello » et sa nostalgique note lancinante, ou de « Tuileries » et l’agitation des jeux d’enfants. Le trait peut se faire humoristique, voire satirique : « Samuel Goldenberg et Schmuyle », dialogue entre deux juifs, l’un riche, l’autre pauvre, ou « Limoges. Le marché. La grande nouvelle » qui fait se succéder à une allure qui va s’amplifiant le désopilant caquetage des péronnelles, l’une après l’autre, puis en même temps dans une joyeuse cacophonie, jusqu’à un maelström de piailleries prestissime. Le fantastique surtout, où excelle Moussorgski, de « Gnomus », et surtout de « Catacombae » et leurs singulières perspectives. Le grandiose enfin avec « La Grande Porte de Kiev », apothéose jubilatoire, vraie visualisation d’une volée de cloches, bourdon à l’imposante main gauche, carillon aigu à la subtile droite.

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