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Les impromptus opus 90 de Franz Schubert
La composition de ces Quatre impromptus est liée aux vacances que Schubert a passées avec son ami Jenger, en septembre 1827, à Graz. Ils y sont accueillis par Karl et Marie Pachler, un grand mélomane et une excellente pianiste. Ils forment un cycle dans lequel le 3e semble prolonger la méditation du 1er, tandis que les 2e et 4e brillent comme un rêve éveillé et émerveillé. Dans sa musique pour piano, la plus chargée, d’aveu personnel, Franz Schubert s’est battu jusqu’à son dernier souffle contre les modèles académiques. En témoignent cette série de quatre Impromptus opus 90, composés la dernière année de sa brève existence. Ces pages d’un romantisme intime tiennent davantage de l’intermezzo ou du feuillet d’album. Libéré du cadre contraignant de la sonate, leur développement vogue à l’aventure, n’obéit qu’au caprice de l’inspiration mélodique, au hasard des impulsions rythmiques ou des détours harmoniques, entre modes majeur et mineur. Cette absence d’itinéraire balisé est bien dans la manière de l’auteur du Voyage d’hiver, marcheur solitaire sur des chemins qui ne mènent nulle part, d’échappées libres pour tromper l’ennui et l’abandon. Un véritable pèlerinage romantique que nous offre le compositeur viennois avec ces quatre impromptus de dix minutes chacun, véritables confidences de la dernière année de vie du compositeur.